Antoinette d’Angeli : A Sfrisgi d’Ale

Quelle joie d’avoir participé à la naissance de cet album !
Initialement prévu pour juin 2017, sa livraison, comme une heureuse surprise, est arrivée en octobre 2018.

Pour ce projet, Antoinette d’Angeli avait organisé un financement participatif via le site Ulule.

250 contributeurs ont participé au financement participatif de l’album pour un montant de 4000 euros qui a été dépassé, preuve de la confiance du public envers cette artiste majeure du chant polyphonique corse.

Entre temps, elle a dû mettre le projet entre parenthèse pour mieux s’occuper de son fils Brice, atteint d’une grave maladie.

J’ose espérer que ce projet fut comme une source de créativité et d’espoir pour l’artiste qui traversait cette difficile épreuve. Régulièrement elle nous donnait des nouvelles et j’avoue avoir apprécié ce temps donné aux choses dans la course frénétique de nos vies actuelles.

On peut dire que ce projet est une petite entreprise familiale avec Jean-Baptiste, le frère, vidéaste, Francis, le frère musicien, Jules, le neveu musicien et Brice, le fils, photographe.

Mention spéciale également à Anton fis de pop qui a réalisé le visuel de la pochette où la silhouette d’Antoinette d’Angeli se confond avec la baie de Calvi.

Sur ce disque intimiste, à l’ambiance de piano-bar, on retrouve de nombreuses adaptations en langue corse de morceaux que l’on peut qualifier de standards et qui vous évoqueront forcément des souvenirs si tout comme moi vous aimez le jazz chanté.

Il s’agit d’un disque qui mêle harmonieusement différents styles de musiques, jazz, soul, polyphonies et chansons corses, différentes langues et différentes orchestrations du big band au chant a capella.

Parmi quelques titres, je retiens particulièrement « Alfonsina è u Mare » qui a fait l’objet d’une très intimiste vidéo d’enregistrement sur Youtube.

L’esprit jazz manouche va à merveille à la langue corse comme en témoigne le titre « Nuage », poème de Paul Santu Parigi sur une musique de Django Reinhardt.

La persévérance, propre à de nombreux artistes corses, a permis d’enregistrer une bien jolie sérénade oubliée (Serenatu a Nimu).

Qui a dit que la langue corse ne swingue pas ? Démonstration plus que probante avec « Cantu d’Osaka », classique de la bossa nova, adapté en langue corse.

L’album se conclue (presque) par le savoureux duo avec Tao-By, sur le titre J’avais 20 ans.

Presque… car il contient en bonus deux titres enregistrés au Calvi Jazz Festival de 2014.

Merci Antoinette, pour ce moment de grâce partagé. Je place votre petit disque de mon panthéon du jazz chanté féminin.

Je suis très fière d’avoir modestement contribué à la réalisation de ce premier album solo d’une artiste qui a tant contribué à donner aux femmes une place de choix dans la polyphonie corse traditionnellement masculine.

Il est heureux de constater que la langue corse, lorsqu’elle est poétique et bien orchestrée s’accorde à tous types de musiques.

Je suis sûre que « A Sfrisgi d’Ale », qui signifie « à frôlement d’aile », ne fera pas que vous frôlez l’oreille, il restera en vous comme un disque un peu spécial.

En vente en Balagne ou par correspondance auprès de l’artiste.

Page Facebook de l’album

Crédit photo : Carole Guelfucci avec le jouet du chat Nicole !

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