Carte GR20 Corse

A chaque randonneur son GR20

Les plus téméraires s’y aventurent seuls. A condition d’être bien entraînés, bien équipés et bien organisés, le défit semble être à portée de tous. De nombreux carnets de voyages disponibles en ligne, racontent le périple de ceux, qui, non sans une certaine fierté, l’on fait.
Pour les autres, moins téméraires ou moins sportifs, plusieurs organismes se proposent d’organiser votre séjour randonnée en Corse. Les programmes vont du plus facile (randonnée en étoile avec portage) au plus sportif (GR20 accompagné).

Vous l’avez compris, je me situe plutôt dans la deuxième catégorie. Mon objectif étant de faire quelques étapes du GR20, vous trouverez sur ce site quelques parcours déjà réalisés dans le cadre d’une randonnée d’une journée.

A noter, d’après un guide rencontré en 2003, le GR20, bien que mythique n’est pas la meilleure façon de découvrir les richesses de l’île de beauté. En effet, il ne s’approche jamais des villages. Une variante serait même envisagée pour le rendre plus accessible et plus convivial (sacrilège diront certains !), d’où l’intérêt de l’aborder par étapes (on se console comme on peut !).

Quelques conseils

Pour des vacances organisées avec randonnées accompagnées, voir la page sur les organismes de randonnées.

Pour organiser vous même votre séjour ou en savoir plus sur le sujet, voir les livres et tout particulièrement la rubrique Guides thématiques.

La randonnée hors GR20 étant également très prisée des touristes, il est de plus en plus facile de se documenter sur les sentiers; en 2013, j’ai trouvé de nombreuses brochures, directement sur les lieux de départ des randonnées (Bavella, Pointe du cap), dans les office du tourisme (Sartene), dans un musée (maison natale de Pascale Paoli), chez nos hôtes…

Pour l’histoire du GR20, voir l’article de Véronique Emmanuelli paru dans la Corse Votre Hebdo n° 376 (17-23/07/2009) : « Dans les pas des créateurs du GR20 » où comment un tracé dessiné et testé par Jean Bianchetti, Michel Fabrikant et Guy Degos dans les années 60 pour tout au plus 15 personnes par an, accueille aujourd’hui 20 000 randonneurs annuels.

Pour vivre le GR20 comme si vous y étiez du fond de votre canapé (particulièrement recommandé en cas de dimanche pluvieux), voir un DVD paru en 2004 aux éditions Corail Vidéo. Un film amateur, bien découpé qui permet d’avoir une bonne vision d’ensemble du parcours. Une pré-visualisation du chemin pour certains, la certitude que ça ne passera pas pour d’autres ?

Pour vous renseigner sur place, consultez les « Maisons du Parc » disposées à chaque extrémité du parcours GR20, une à Calenzana (04.95.50.59.04) et l’autre à Conca (04.95.27.03.36); elles ont toutes les deux pour vocation de communiquer aux randonneurs toutes les informations nécessaires pour le parcours du GR20 mais aussi d’orienter les randonneurs qui quittent le parcours et souhaitent prolonger leur séjour.

Pour ceux qui préfèrent marcher le long des côtes, voir le site internet du Conservatoire du Littoral (la Corse, près de 200 kms de côtes !)

Record

Le record du GR 20 en Corse a d’abord été détenu par un certain Kilian Jornet en 32h54, puis par Guillaume Peretti en 32h00. Depuis juin 2016, le nouveau record est celui de François D’haene en 31h06. Le GR 20, c’est 180km depuis Calenzana au Nord jusqu’à Conca au Sud. 14500 mètres de dénivelé positifs avec plusieurs passages au-dessus de 2 000 m d’altitude… Un sacré exploit pour ce traileur !

Mise à jour : juin 2016, information sujette à modification car comme chacun sait, un record est fait pour être battu !

Trail

Courir le G20 avec Guillaume Peretti, c’est possible ! Ultra trail en 3 ou 4 jours, trail en 5 jours.

L’agence Altre Cime propose 3 stages d’exception en compagnie du traileur Guillaume Peretti, détenteur du record en 32 heures

En savoir plus :

http://www.hardloop.fr/article/0397-comment-courir-le-gr20-avec-guillaume-peretti-recordman-en-titre

Le trail de la Via Romana (Corse) a lieu début août et propose 3 parcours : 23 km (1400m D+), 40 km (2500 m D+), 62 km (4500 m D+) dans la micro région de la Castagniccia (châtaigneraie), celle qui étaient autrefois la plus peuplée de Corse car elle fournissait l’arbre à pain, autrement dit le châtaignier ! Le décor est fabuleux. Si vous randonnez en Corse après la Via Romana, il reste parfois quelques traces du balisage, ce qui peut être motivant sauf que personne ne vous attendra sur le parcours pour vous donner une barre énergétique !

Actualité 2015-2018 sur le cirque de la solitude

Actualité 2015

Après l’orage brutal qui s’est produit en juin 2015 entraînant la mort de plusieurs randonneurs, le cirque de la solitude (Cascittoni) est totalement fermé à la randonnée. Or il est considéré comme le plus beau tronçon de la partie nord, grâce à sa verticalité et à son environnement 100% minéral.

Sur le blog de l’organisme de randonnée Couleurs Corse, vous trouverez le descriptif de deux variantes pour contourner ce passage.

« Tracée sous le Monte Cintu, à partir de la station d’Asco jusqu’au refuge de Tighjettu, en passant par la pointe des éboulis et ses 2650 mètres d’altitude, cette voie de contournement est sans doute moins technique que le Cirque de la Solitude mais plus longue et plus difficile physiquement. Elle offre aussi des point de vue plus intéressants sur la vallée du Niolu et la Balagne notamment. »

Source : Le cirque de la solitude va-t-il retrouver le GR 20 ? in Corse Matin du 1/09/2015, p. 40

Actualité 2016

Dans le cirque de la solitude la variante devient GR officiel

Balisée en urgence par le PNRC après l’éboulement qui a coûté la vie à sept personnes en juin 2015, la variante va devenir le trouvé tracé du sentier de Grande Randonnée. I Cascittoni sera débalisé et déséquipé très bientôt.

L’avis d’Olivier Bonifacj : « Elle est plus longue que l’ancien sentier d’une heure et demi à deux heures. Son dénivelé positif est plus important puisqu’on passe de 1000 à 1200 mètres. Elle grimpe aussi plus haut en altitude, et atteint les 2600 mètres. Mais elle est moins compliquée que l’ancienne route, sur laquelle étaient installés 100 m de chaîne. Là nous en avons mis quelques-unes mais c’est plus pour les jours de pluie. Il y a moins de passages délicats qu’avant et esthétiquement, c’est beaucoup plus beau. La vue est dégagée, on voit la Paglia Orba. »

Au départ du refuge d’Asco, passer par la Pointe des Éboulis, descendre sur Bocca Crucetta et de là, rejoindre le refuge e Tighjettu.

L’avis de Martial Lacroix : « On enlève surement un peu de son charme au GR, mais quelle solution avions-nous ? Pour lui la variante présente la double difficulté d’être plus longue que l’ancien passage, et d’être en face nord, ce qui fait que nous risquons d’être confrontés à des névés persistantes. »

Il est à noter que le passage du Cirque de la Solitude ne sera pas interdit aux randonneurs. Mais ATTENTION, l’itinéraire ne sera plus balisé, il n’y aura plus de chaînes, ni d’échelle. Si vous souhaitez emprunter cet itinéraire, vous devez impérativement vous munir de votre propre matériel de sécurité.

Source : Corse Matin du 5 mars 2016

Actualité 2016 sur les refuges

Une étude a été rendue au Parc naturel régional en janvier 2016. Elle préconise la réhabilitation de 7 refuges et la reconstruction totale de 5 autres.

Il s’agit de hisser enfin ces structures d’hébergement montagnardes à la hauteur d’un sentier mondialement connu et d’un nombre de nuitées s’élevant à près de 100.00 par an pour un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros.

Ces travaux permettront de doubler la capacité d’accueil et d’améliorer le confort.

Cette opération devrait s’étaler sur plusieurs années à raison d’un chantier par an car il faut compter pas moins d’un million d’euros pour un refuge reconstruit et au moins 500 000 euros pour une structure réhabilitée et agrandie.

Le Parc remet également en question le mode de gestion des refuges.

Le refuge de Carozzu serait le premier refuge concerné par cette opération d’envergure.

Source : Pour des refuges d’altitude enfin à la hauteur du GR20 par Noël Kruslin, Corse matin, 28 janvier 2016, p. 12

Actualité 2018

Le GR 20 ne passe plus par I Cascittoni

Après le tragique accident du 10 juin 2015 qui avait fait 7 morts et 3 blessés suite à un glissement de terrain, le maire de Manso, commune sur laquelle se trouve le cirque,  avait pris un arrêté interdisant la libre circulation du public dans le Cirque de la solitude (I Cascittoni).
Depuis un itinéraire de substitution avait été mis en place sur le GR20. Ce mercredi (13 juin 2018), les autorités, après avoir reçu les résultats d’expertises et deux reconnaissances sur le terrain en juillet  et octobre 2017, ont décidé de lever cette interdiction et de rouvrir au public l’accès à cette zone de haute montagne.

Toutefois, le Cirque de la Solitude ne fera plus partie du tracé du GR20, il ne sera pas réhabilité et le balisage n’y sera pas refait.
Les randonneurs qui l’emprunteront le feront  à leur risque et péril et en toute connaissance de cause. Des panneaux d’information seront disposés à son entrée et l’information sera aussi relayée dans les refuges de montagne et autres points d’information.  Aujourd’hui le sol est certes stabilisé dans ce site en forme de cuvette mais les autorités et professionnels de la montagne ont préféré établir un parcours de substitution pour cette partie du GR20. « Un tracé peut-être plus physique mais le risque y est moindre » soulignait Jacques Costa, président du Parc Naturel Régional Corse en charge de la surveillance du  massif.

Source : https://www.corsenetinfos.corsica/Montagne-Le-GR-20-ne-passe-plus-par-I-Cascittoni_a33712.html

Actualité 2019-2020

Extrait de l’ouvrage

Dictionnaire insolite de la Corse par Gilbert Stromboli, Cosmopole, 2019

« Difficile dans un ouvrage sur la Corse de ne pas évoquer le sentier de randonnée considéré comme le plus difficile d’Europe , et un des plus beaux du monde ! 170 kilomètres sur la grande dorsale montagneuse de l’île, de Calenzana, en Balagne, à Conca, non loin de Porto-Vecchio. Des paysages grandioses, et un défi sportif. Ses 15 étapes peuvent être effectuées en autant de jours, mais on peut aussi choisir son trajet, sachant que la partie nord est plus sélective car plus abrupte. De toute manière, équipement adapté et forme physique sont vivement recommandés.
Le GR20 est aujourd’hui victime de son succès (20 000 randonneurs sur quelques mois de fréquentation). Ses 12 refuges sont saturés, de moins en moins adaptés, et une réflexion est en cours pour répartir les flux sur les autres sentiers de randonnée : les trois « Mare a Mare » (qui sillonnent la Corse dans le sens de la largeur) ou les deux « Mare è Monti », plus faciles et plus courts que le GR. La randonnée en Corse ne saurait se réduire au seul GR20… »

Faire du droit même sur le GR20

On ne lâche rien !

Le droit de la randonnée pédestre : Liberté et responsabilité des randonneurs, droit d'accès à la nature, protection des milieux naturels par Patrick Le Louarn, 2eme édition

Le droit de la randonnée pédestre : Liberté et responsabilité des randonneurs, droit d’accès à la nature, protection des milieux naturels

par Patrick Le Louarn, 2eme édition, Editeur : Victoires, Collection : Environnement, ISBN : 978-2-35113-070-4, 302 pages – Parution : 11/2010, 23,76 €

Présentation par l’éditeur :

La première édition du « Droit de la rando » en 2002 explorait un champ nouveau de la responsabilité juridique en confrontant le randonneur avec le propriétaire et la collectivité publique. Cet ouvrage innovant eut un succès immédiat. Depuis, le contentieux est plus abondant et justifie une nouvelle édition. Celle-ci privilégie la dimension sociologique de l’accès à la nature, une approche pragmatique de la régulation des comportements et du règlement des litiges.

À travers quelques décisions récentes, le juge confirme les principes qui régissent la responsabilité individuelle, civile et pénale des protagonistes et de l’administration. Mais l’intervention des autorités de police s’avère plus importante que celle du juge pour fixer le droit applicable aux conflits entre celui qui passe, le randonneur, et ceux qui restent, les propriétaires et le milieu naturel. La prévention des causes d’accident et l’éducation des comportements sont la clef principale de la construction d’un droit de la randonnée pédestre qui dépasse les frontières, comme le montrent les exemples étrangers dont l’analyse est renforcée en fin d’ouvrage. Ainsi se dessine un véritable service public d’accès à la nature déjà reconnu par le juge, mais que le législateur tarde à formaliser.

Patrick Le Louarn est professeur de droit public à l’université de Rennes 2. Pour ce spécialiste du droit de l’urbanisme, de l’environnement et du patrimoine, la gestion des espaces naturels constitue le lieu idéal de la confrontation entre le système juridique ordinaire et les problèmes particuliers de notre société contemporaine et son environnement naturel et culturel.

Je n’y avait même pas pensé en rédigeant toutes ces pages sur la randonnée, mais voilà que mon métier se rappelle à moi. Plutôt intéressant de savoir qu’un tel ouvrage existe, de là à l’emporter dans le sac à dos, il y a de la marge !

Conclusion

Ma conclusion je la dois à Alexandre Fache, journaliste :

Effort physique plus ou moins dense selon les parcours, exercice salutaire d’introspection, la randonnée permet en effet de troquer, l’espace d’une marche forcément un peu solitaire, le bleu gris des villes pour un vert qui nettoie l’esprit et le corps.

Pierre trouvée au San Pedrone

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